Au Lycée, choisir la spécialité science de l'ingenieur (SI) pour le bac en france

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Pour le bac, le programme de SI se concentre autour de cinq grands objectifs : créer des produits innovants, analyser les produits existants pour appréhender leur complexité, modéliser les produits pour prévoir leurs performances, valider les performances d’un produit par les expérimentations et les simulations numériques et s’informer, choisir, produire de l’information pour communiquer au sein d’une équipe ou avec des intervenants extérieurs. Au lycée, cette spécialité te permettra de découvrir et d’appréhender la démarche de l’ingénieur. Tu pourras aborder des sujets comme l’ingénierie design et le prototypage de produits innovants, les applications numériques nomades ou encore les objets connectés.


Le cours

L’avis des professeurs

Nicolas Prest « Les quatre heures hebdomadaires sont généralement divisées en deux heures de cours et TD et deux heures de TP. Durant l’année de Première, les élèves doivent mener un projet de 12 heures en équipe sur un thème choisi. Cette notion de projet est importante car elle n’existe que dans cette spécialité. Elle offre une vision différente de l’enseignement : l’élève est moteur de sa formation. En Terminale, ce projet passe à 48 heures et sera le support du grand oral du bac, donc évalué au même titre que l’épreuve écrite.


Je travaille en permanence avec un groupe de 19 élèves dans un laboratoire dédié aux sciences de l’ingénieur avec du matériel de mesure, de physique-chimie, des logiciels… Le programme est très varié car nous abordons des domaines de la mécanique (les forces, les vitesses, les puissances, les rendements…), de l’électronique (les lois de comportement électrique, le schéma de câblage, les calculs de dimensionnement…), du dessin technique (la modélisation 3D, les logiciels SolidWorks et Meca3D), de la programmation sur microcontrôleur (les cartes Arduino avec langage Python et C) et des applications sur smartphone. Nous étudions également le comportement des systèmes qui utilisent des énergies renouvelables comme les panneaux photovoltaïques. Certains thèmes sont transversaux avec des notions de sciences physiques car nos matières sont complémentaires. Nous insistons également sur la communication (orale, écrite ou numérique) car dans le métier d’ingénieur ou de technicien, il faut savoir communiquer et valoriser son travail. Ce programme est passionnant mais très vaste. Dans la version antérieure du bac, l’enseignement était de sept heures et nous passons aujourd’hui à quatre heures hebdomadaires. Personnellement, je ressens une frustration de ne pas aller aussi loin qu’auparavant dans l’apport de connaissances. »


Le travail personnel

L’avis des professeurs

Nicolas Prest « Notre matière est exigeante en terme de travail personnel et de connaissances. Nous utilisons des notions d’autres matières scientifiques et l’élève doit savoir faire le lien. C’est peut-être un frein pour certains. Nous essayons de limiter le travail à la maison à condition d’être efficace en classe. Nous avons des évaluations régulières comme des petits tests, des QCM, des devoirs surveillés de deux heures, des TP notés à rendre dans la séance et quelques devoirs maisons pour compléter si nécessaire. »


Pourquoi on aime ?

L’avis des professeurs

Nicolas Prest « Les élèves acquièrent un sens de l’adaptation, de l’effort, de l’investissement et de l’inventivité. Ces qualités sont bénéfiques dans tous les domaines, aussi bien pour les études que pour la vie quotidienne. On remarque d’ailleurs une différence d’approche des difficultés dans d’autres matières : nos élèves sont plus réactifs car habitués à affronter des problèmes variés. On ne leur demande pas simplement d’apprendre un cours par cœur (même si c’est parfois nécessaire) mais il faut réinvestir les connaissances dans des contextes différents à chaque fois. Notre spécialité convoque différentes matières (maths, physique, anglais…). Elle oblige à une grande ouverture d’esprit et un travail coopératif avec d’autres collègues. Tous les thèmes sont passionnants mais les élèves aiment particulièrement la programmation car ils peuvent voir le résultat de leur travail rapidement, comme si la machine était “vivante”. Ils préfèrent les TP aux notions de cours classiques car ils sont plus actifs. Néanmoins, les TP impliquent des manipulations donc il faut essayer, avec le risque que cela ne fonctionne pas. Les élèves pensent que tout doit être opérationnel et réalisé sans effort dès le premier essai mais nous essayons de leur faire comprendre que ce n’est pas le cas et que l’échec peut s’expliquer. »


Pour quel type d’élève ?

Nicolas Prest: « La spécialité est accessible à tous et à toutes, sans restriction. Il est toutefois conseillé d’associer SI, maths et physique en Première. D’autres combinaisons sont possibles mais il y a le risque de manquer de bases pour exploiter les notions nouvelles spécifiques à la SI. L’élève doit être capable de s’adapter au rythme demandé, qui est soutenu, et ne pas avoir peur des maths car c’est une matière scientifique. Il faut aussi casser cette idée reçue : la SI n’est pas réservée aux garçons. »


Pour quelles études ?

Didier Roudet : « Les élèves avec le cursus SI sont clairement adaptés aux IUT et CPGE. La formation complétée par les maths et la physique donne des profils solides pour ces poursuites d’étude. Nos élèves sont aussi aptes à suivre toutes les filières dans les domaines techniques. Contrairement à ce qui est souvent dit aux élèves, il n’y a pas d’obligation d’abandonner la SI au profit de la physique en Terminale. La SI passe de quatre heures en Première à six heures en Terminale (comme toutes les spés) mais nos élèves peuvent garder deux heures de physique avec un programme adapté. Cette information est souvent méconnue alors que c’est un plus qui donne clairement un profil très complet, parfait pour les IUT et CPGE. »


L’épreuve finale

Si tu arrêtes la spécialité SI à la fin de ton année de première, tu seras évalué sur une épreuve écrite de deux heures. Elle aura un coefficient 5 dans la note du bac. Si tu continues la spécialité SI en classe de Terminale, l’épreuve finale aura lieu en mars avec un coefficient 16 dans la note du bac. Tu seras évalué·e sur un écrit de quatre heures et lors du grand oral. Ce dernier s’appuiera sur le projet que tu auras mené tout au long de l’année.